LES ORIGNES DE LA
MAISON D'ARRET.
Au
28 avenue de Paris, l’histoire de la maison Ripaille à la prison des femmes durant
la Commune.
En 1750, le sieur Charles Ripaille, dit
maitre de pension, fit construire en
ce lieu qu’on appelait encore le quartier des Sables une maison dont il fit une
pension modeste. Il hébergeait à la demande des saisonniers, des voyageurs
souhaitant séjourner dans la ville ou des familles en mal de logement plus
confortables assorti de quelques nourritures simples. L’affaire fut
suffisamment lucrative pour qu’en 1757, le 59 mars, il l’agrandit en louant au
sieur Mignotte la maison mitoyenne, elle-même attenante à la Brasserie Royale.
En février 1773, il finit par acheter le tout pour 24.000 livres. Dix ans plus
tard, Il revendait sa pension au Roi par l'intermédiaire du Prince de Poix,
alors Bailly de Versailles.
Louis XVI y installa d’abord la Garde des Invalides. Cette compagnie qui jouait à Versailles le rôle de garde bourgeoise depuis le début du siècle, avait pour mission d’assurer la police de la ville. Elle ne recevait qu’une rémunération modique et l’approvisionnement en pain et ces vétérans des guerres royales avaient bien du mal à se faire respecter. Un rapport de l’époque note qu’officiers et soldats étaient fort ma habillés, « ce qui nuit à la police, parce qu’ils sont hués par la populace». Pour assurer leur autorité, le gouverneur leur fit fournir une tenue plus soignée. Deux ans plus tard la compagnie était déménagée dans l’ancien hôtel des Gendarmes proche de l’hôtel du Grand maitre. Puis jusqu’à la Révolution l’ancienne maison Ripaille accueillit le régiment de Flandre.
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Plan 1821. Surligné en rouge la prison des femmes, à gauche de la rue Saint-Martin séparée par l'ancienne brasserie royale |
Louis XVI y installa d’abord la Garde des Invalides. Cette compagnie qui jouait à Versailles le rôle de garde bourgeoise depuis le début du siècle, avait pour mission d’assurer la police de la ville. Elle ne recevait qu’une rémunération modique et l’approvisionnement en pain et ces vétérans des guerres royales avaient bien du mal à se faire respecter. Un rapport de l’époque note qu’officiers et soldats étaient fort ma habillés, « ce qui nuit à la police, parce qu’ils sont hués par la populace». Pour assurer leur autorité, le gouverneur leur fit fournir une tenue plus soignée. Deux ans plus tard la compagnie était déménagée dans l’ancien hôtel des Gendarmes proche de l’hôtel du Grand maitre. Puis jusqu’à la Révolution l’ancienne maison Ripaille accueillit le régiment de Flandre.
La Révolution changea le droit pénal. Sous
l'ancien régime, les décisions d'incarcération étaient rares, les tribunaux
condamnaient en général à des amendes, à des châtiments corporels, aux travaux
forcés ou à la peine capitale et la Geôle de Versailles suffisait. La Révolution
voulut que la prison, ne soit qu’un lieu de "privation de liberté », autrement dit une punition avec espoir de
réintégration du condamné dans la société. Un idéal qui ne résista pas à
l’histoire. Devant l'affluence de prisonniers, il fallut créer de nouveaux
lieux de détention, à Versailles ceux du Baillage furent débordés.
La Prison des femmes, carte postale vers 1900
La maison Ripaille fut donc transformée
en prison dès la fin de l’année 1789. Elle accueillit d’abord les nombreuses prostituées
qui avaient été attirées par les régiments stationnés en ville, et qui ne
pouvaient être enfermées avec les détenus masculins du Baillage. C'était le
citoyen Duclos, officier de santé, qui y surveillait l'état sanitaire des
prisonnières. Dans ses rapports le plus souvent sévères et rigoureux, on
découvre parfois des commentaires poétiques et plein de sollicitude pour ses
pensionnaires : "Depuis
quelques jours cette vaste cage a vu augmenter ses locataires de deux pigeons
femelles qui habitués à vivre en discorde avec la vertu, se sont fait reprendre
de nouveau au lacet, pour s'y détacher de leurs fatigues. Une d'elles n'a pas
perdu à son voyage. Dans quatre ou cinq mois elle espère en donner des preuves
à la république".
Pendant la Restauration, en 1823, des travaux furent
entrepris pour en faire une maison de
réclusion pour « femmes publiques» qui sera gérée par des religieuses de Saint-Joseph.
Sous le second Empire, en 1860, les locaux furent agrandis après l’achat de
quatre terrains avoisinants et dédiés à l'enfermement de tous types de
délinquantes, les prévenus étant cependant séparées des condamnées. En 1871, la
prison accueillit les Communardes ; Vêtues le plus souvent en uniformes de
soldat, on les rhabilla en urgence de tenues féminines quêtées auprès de la
population par les religieuses surveillantes. Depuis lors, cette maison d'arrêt
qui n’accueillait que des femmes, fut connue dans le département sous le
vocable de « Prison des femmes ».
Actuellement, la maison d’arrêt accueille quelques hommes bénéficiant du régime
de la semi-liberté dans un
bâtiment spécifique (66 places), 74 places de femmes en détention et 6 places
de semi-liberté pour femmes. Des travaux de modernisation ont été menés en1985.
La maison d'arrêt de Versailles. 2018.
Les maisons d'arrêt, en France, reçoivent les prévenus et les
condamnés dont le reliquat de peine est, en principe, inférieur à un an. Celle
de Versailles, comme celle de Bois d'Arcy abrite des "Unités locales d'enseignement"
qui font partie de l'Unité pédagogique régionale de la région pénitentiaire de
Paris et sont placées sous l'égide de l'Académie de Versailles.
Sources : J-A Le Roi, Histoire des
rues de Versailles. 1861./ Cl. Sentilhes, Les Chantiers de Versailles, la grande
histoire d’un quartier méconnu, 2013.